Aujourd’hui, je décide d’écrire pour moi, pour vous, pour celles qui traversent des moments de doute et de flou.
J’ai réalisé que j’avais un réel besoin de partager. Mais de partager sans édulcorer, sans minimiser, sans avoir peur de vexer. De dire les choses telles qu’elles sont, telles qu’elles me viennent. J’ai l’envie d’être authentique et libre quelque part. Libre de m’exprimer sans être limitée ou bridée.
Aujourd’hui, j’ouvre les chroniques d’une anxieuse apaisée. Et je dois dire que je suis très excitée à l’idée de vous écrire. De vous partager mon vécu face à l’anxiété, mais pas seulement. J’ai envie de vous parler de la vie, des choses auxquelles nous faisons toutes face sans oser les dire ou les partager, par peur ou par honte parfois. Mais aussi pour vous véhiculer un message d’espoir : Que non, tu n’es pas destinée à être anxieuse toute ta vie. Qu’on peut changer, évoluer, recommencer, et c’est finalement le propre de la vie à mon sens.
Mais avant de vous partager tout ça, je pense qu’une petite présentation s’impose.
Moi, c’est Salomé, j’ai 31 ans, et depuis 3 ans, j’ai tout quitté pour me consacrer—à ma santé mentale dans un premier temps, puis à m’intéresser (me passionner même) pour la santé mentale en général et, plus largement, à nos choix de vie, nos fonctionnements, nos mécanismes, ainsi qu’aux relations que nous entretenons avec les autres et avec nous-mêmes…
Mais aussi à tous les liens entre le corps et l’esprit, au fait de se reconnecter réellement à soi, aux autres. Puis, je me suis intéressée de plus près à l’anxiété et à ce qu’elle voulait vraiment dire de nous, de moi. Avant de penser aux autres, je me suis dit qu’il fallait quand même entamer un travail sur moi. C’est ce que j’ai fait en me faisant accompagner par un psy. Puis, en me documentant, en lisant, en partageant. En créant mon propre chemin de guérison.
J’ai découvert l’anxiété sur le tard, même si pendant longtemps j’avais des comportements très révélateurs, mais que je n’ai jamais pris le temps d’analyser plus que de mesure. Pour moi, c’était normal.
Pendant des années, j’ai cherché à tout contrôler : mon mental, mon corps, mes émotions, les autres. Bref, je me suis épuisée à refouler mes émotions, à m’anesthésier par peur de ressentir trop intensément les choses, par peur d’être trop sensible.
Mais la vie m’a poussée à me confronter aux parts de moi que je n’avais pas acceptées, et elle continuera toujours de le faire. Je ne voulais pas me confronter à cette fille qui n’avouait jamais ses sentiments, qui se disait forte, indépendante, sans besoin de personne. Mais qui, parfois, s’endormait en pleurant, de peur de finir seule et incomprise.
J’ai mis sous le tapis énormément de moment de ma vie, en me disant que comparé à d’autres, c’était pas bien grave. À penser aux autres avant de savoir ce que je voulais vraiment. A être dans l’ambivalence constante entre désirer ma liberté tout en me conformant un peu plus, par peur de ne pas plaire. J’ai tellement désiré être aimée, validée, acceptée par les autres… sans me rendre compte que ce que je véhiculais, ce n’était pas la vraie moi, mais un personnage crée de toute pièce pour satisfaire mon public. Mais à force de jouer un rôle, on ne distingue plus le vrai du faux. Jusqu’à ce que mon corps, lui, me fasse comprendre que la supercherie avait assez durée.
J’ai tenté de rationaliser ma première crise d’angoisse, puis à un moment, je n’avais plus d’excuses pour expliquer toutes celles qui ont suivi. Celles qui me surprenaient aux pires moments. C’était devenu ma hantise. Je perdais le contrôle sur moi. J’étais devenue, à mon sens : Folle.
Si ce mot, cette sensation résonne en toi. Je tiens à te dire que :
Non, tu n’es pas folle.
Actuellement, tu es peut être :
Eloignée de ton vrai toi,
Tu as un système nerveux fatigué et épuisé,
Tu évolues dans un environnement qui te convient plus,
Tu banalises du stress constant,
Tu ne t’écoutes pas ou tu ne sais pas t’écouter.
Honnêtement, les raisons sont nombreuses. La seule chose qui peux t’aider à ce jour : c’est toi-même. C’est cliché, mais c’est vrai. Personne ne peut s’investir ou faire les choses pour toi. Si tu n’y crois pas, si tu ne veux pas, alors laisse-toi le temps de réaliser que tu mérites d’être heureuse. J’ai mis du temps mais aujourd’hui je ne me contenterais plus du minimum parce que je connais ma valeur, et je sais ce que je veux.
Après toute cette phase d’introspection, de guérison je me suis dit qu’il était temps pour moi de mettre en pratique ce que je prêchais et de commencer par faire des choix pour moi.
Aujourd’hui, j’ai quitté mon travail, mon appartement à Paris, je suis revenue vivre chez ma mère. Toutes ces décisions, je n’aurais jamais pensé pouvoir les prendre. Parce que pour moi, elles représentaient le tiercé gagnant des ratées.
Mais si être ratée, c’est consacrer mes journées à créer, m’instruire, partager et vivre pleinement, alors j’accepte avec plaisir d’être étiquetée.
J’adapte encore, j’ajuste toujours… mais je sens que je suis là où je dois être, et j’ai envie de voir où tout ça va me mener.
Merci d’avoir pris le temps de lire ces mots. J’espère qu’ils résonneront en toi, d’une manière ou d’une autre. N’hésite pas à partager tes pensées en commentaire, je serais ravie d’échanger avec toi.
Je reviens dès que l’inspiration me trouve (ou que je la trouve…).
À bientôt, Salomé